Callisto trompée par Zeus

Callisto, comme son nom grec Kallistê (« la plus Belle ») l’indique, est la plus belle des nymphes (d’après Hésiode). Nous ne sommes pas sûr de sa parenté, on lui attribue comme père Lycaon ou Nyctée ou encore Cétée (d’après le livre III, 8,2 d’Apollodore). Callisto était une chasseresse suivante d’Artémis (déesse de la chasse), qui comme toutes les autres, avait fait vœu de chasteté éternelle. Compagne de chasse et chasseresse préférée de la déesse, elle arborait les mêmes vêtements et avait les mêmes goûts qu’elle.

Les métamorphoses d’Ovide ou la genèse du mythe :

Le mythe trouve ses sources, comme toutes les métamorphoses de Zeus, dans le livre phare d’Ovide au livre II vers 401 à 496. Il nous raconte que Jupiter lors de ses venues sur Terre, et notamment en Arcadie, croisa le regard de la Belle Callisto et en tomba éperdument amoureux. La jeune chasseresse préférait sa déesse au Dieu de dieux, Zeus décida donc de se transformer en Artémis pour la séduire. Il s’approcha alors de Callisto et l’embrassa passionnément, peut-être un peu trop pour la déesse de la chasteté pensa alors Callisto. Zeus métamorphosé en profita alors pour l’éteindre et ainsi trahir sa masculinité. Callisto se débattue de toutes ses forces, mais ne put rien faire contre le Dieu des dieux. Elle se retrouva donc, honteuse et souillée, à porter l’enfant de ce dernier en son sein. Les lunes passèrent et au bout de la neuvième, Artémis demanda à sa suite de prendre un bain nu avec elle. C’est à ce moment-là que la grossesse de la Belle fut dévoilée. La déesse furieuse et se sentant trahie, chassa alors la fautive. Un enfant, du nom d’Arcas, naquit de cet union (il deviendra le héros national des acadiens). C’est alors qu’Hera, la femme jalouse de Zeus, intervint et la punit en la transformant en Ourse. Selon Hyginus, c’est Artémis elle-même qui la transforma pour la punir d’avoir rompu ses vœux de chasteté. (Suite du mythe dans l’histoire de son fils Arcas). Pour plus d’informations sur le mythe, vous pouvez également consulter le site de la Bibliotheca Classica Selecta qui a traduit et commenté le texte complet des métamorphoses d’Ovide.

Focus artistique sur les deux scènes maîtresses du mythe :

Nous allons nous pencher sur deux passages en particulier : celui de l’union doublement défendu entre Callisto et Zeus et celui de la découverte du péché par la déesse de la chasse et de la chasteté.

Représentation de l’union :

Un union doublement défendu car les deux protagonistes sont fautifs. Zeus pour avoir commis une fois de plus l’adultère et Callisto pour avoir brisé, involontairement, ses vœux de chasteté.

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François Boucher, Diane et Callisto, 1744, huile sur toile, musée Pushkin de Moscou

On retrouve une certaine douceur et l’amour inconditionnel que porte Callisto pour la déesse Artémis dans ce tableau de François Boucher datant de 1744. La couleur, la texture, les amours, tout donne une impression d’amour tendre et réciproque entre les « deux femmes ». Il s’agit du moment précédant l’union, lorsque Callisto pense encore avoir Artémis en face d’elle et qu’elle s’apprête à lui raconter sa chasse journalière.

Petrus Paulus Rubens, Jupiter et Callisto, 1613. Huile sur panneau . 126,5 x 187 cm, Kassel, Gemäldegalerie Alte Meister.

Dans cette œuvre de Rubens datant de 1613, la belle nymphe semble plus réticente, elle baisse la tête et a un geste de recul, face à un Zeus sous les traits d’Artémis, beaucoup plus imposant et entreprenant. Ce dernier est facilement identifiable par son animal fétiche, l’aigle, placé à ses cotes. Par le geste de ses mains, il tente de relever la tête de Callisto pour l’embrasser avant de l’étreindre et de commettre l’irréparable…

La découverte du pêcher :

Titien, Diane et Callisto, 1559, national Gallery of Scotland

Dans cette célèbre oeuvre de Titien datant de 1559, est représenté le moment crucial de la découverte de la grossesse de Callisto par Artémis. La suite de cette dernière est installée tout autour d’elle et de la source sacrée. Trois femmes se hâtent à déshabiller la fautive afin d’exhiber à la vue de tous son ventre rond. Callisto, désespérée, se débat, elle lève les yeux au ciel semblant implorer Zeus d’avouer sa faute pour l’innocenter. Mais rien ne se passe, la déesse impassible, la désigne de son index. Par ce geste, elle la chasse définitivement de sa troupe et des bois sacrés…

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Article rédigé par Soraya Jaber.

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