Les jumeaux Amphion et Zéthos

Amphion et Zéthos sont les deux fils jumeaux de l’union entre Antiope et Zeus métamorphosé en satyre. (Cf le mythe d’Antiope et Zeus).

Séparé à la naissance de leur mère…

C’est sur le chemin près d’Éleuthères en Béotie qu’Antiope accoucha de ses deux enfants. C’est à proximité d’une grotte où se trouvait une fontaine non loin, qu’elle les abandonna. Par hasard, un bouvier trouva les enfants ainsi vulnérables. Il les démaillota, les lava dans la fontaine à l’eau fraîche et pure, et les éleva.
Le mythe autour de ces jumeaux raconte que tous deux ont été éduqués par le dieu Hermès. Amphion devint ainsi chanteur et joueur talentueux de lyre (donnée par Hermès), tandis que Zéthos, qui préférait les exercices violents, la lutte et les travaux de champs, devint berger à son tour.
Asius, fils d’Amphiptolémus en a parlé dans les vers suivants : Antiope, fille de l’Asope aux gouffres profonds, ayant accordé ses faveurs à Jupiter (Zeus) et au roi Épopéos, donna le jour à Zéthos et au divin Amphion.

…ils eurent un destin héroïque :

Dircé, la deuxième épouse de Lykos, était très jalouse de la beauté d’Antiope. Elle la traita alors comme une esclave, enchaînée et violentée à maintes reprises. Elle apprit que ses enfants étaient vivants, ce qui la motiva davantage à s’enfuir. Un jour ses liens se défirent tout seul, et elle saisit l’opportunité. Retrouvant ses jumeaux dans une chaumière, eux devenus adultes, ils ne la reconnaissent pas. En effet de nombreuses années passèrent lors de l’emprisonnement d’Antiope. Les bergers, devenus très âgés, expliquent aux deux jeunes adultes le vrai récit de leurs origines. Ils vengent alors leur mère et tuent Lykos et son épouse, qui fut attachée par les cheveux à la queue d’un taureau, avant de jeter son cadavre dans une fontaine qui fut baptisée en son nom. Thèbes leur appartenant dès lors, ils en chassèrent le futur roi Laïos.
Dircé, femme de Lycos, révérait Dionysos plus qu’aucun autre dieu. Ce dernier, fort irrité par sa mort, fruit de la vengeance excessive d’Antiope et ses enfants, vint à sa rencontre, et s’emplit d’une colère immense. Il la violenta, si fort qu’elle en perdit la raison. Elle erra alors dans toute la Grêce. Alors qu’elle s’aventurait dans les collines environnantes du royaume de Phocide, le roi Phocos la recueilla, la guérit et en fit son épouse.
Homère insiste sur le fait que les deux jumeaux fondèrent la nouvelle Thèbes à l’aide de hautes tours et remparts protégeant la ville.
On érigea un tombeau en commun à Phocos et à Antiope.

Les jumeaux et les arts :

Il existe peu d’oeuvre les représentant qui nous soit parvenu. Le plus souvent, Amphion et Zéthos sont représenté séparément, avec leurs attributs respectifs.

Fichier: Zetoyanfion.jpg

La punition de Dirce – peinture murale romaine en Maison des Vettii , Pompéi.

Cette fresque de Pompéi illustre l’épisode du mythe où ils punissent Dircé, la femme de leur oncle Lykos qui les a abandonné à leur naissance. On les voit en train de tenter d’immobiliser le taureau, afin d’accrocher à ses cornes les cheveux de la malheureuse. Cette dernière sera traînée jusqu’à ce que mort s’ensuive par le robuste taureau, et son cadavre sera jeté dans une source qui prendra alors le nom de Dircé.

Article rédigé par Soraya.

Sources :

Antiope et Zeus

Antiope, en grec ancien Αντιόπη / Antiópê, est un personnage de la mythologie grecque dont on n’est pas sûr de sa paternité. Certains la voient comme la fille du roi de Thèbes Nyctée et Polyxo, d’autres comme dans l’Odyssée d’Homère, pensent qu’elle est la fille du dieu-fleuve Asopos, qui sépare le pays de Thèbes de celui de Platées.

Une femme ravissante…

Antiope, figure importante de la Béotie, était réputée dans toute la Grèce pour sa très grande beauté. Zeus, sous son charme, se rendit au mont Cithéron, où il se transforma en satyre pour s’unir à elle. Effrayée à l’idée que son père apprenne qu’elle était prégnante, et afin d’échapper à sa colère, elle s’enfuie, et fut séduite ou enlevée par Epopeus, empereur de Sicyone, qu’elle épousa.
D’après l’Odyssée d’Homère, elle se glorifia de cette relation avec Zeus, alors que d’autres témoignent d’un viol plus que d’une relation consentante.
Les Thébains, ayant pris les armes, allèrent à sa poursuite, et il y eut un combat dans lequel Nyctéus fut blessé, et où Épopéus ressortit victorieux quoique légèrement affaibli. De retour à Thèbes et avant de mourir, il apprend la naissance imminente des enfants de sa fille. Il demande à son frère Lykos d’aller punir Antiope et de la ramener. Nyctée, mourant, remit à son frère Lykos toute l’autorité qu’il avait sur Thèbes et le conjura d’aller venger sa mort avec une armée considérable.
Lykos devint alors un puissant polémarque régent de Thèbes pendant vingt ans, et s’en alla conquérir Sicyone, où il finit par siéger. Il n’eu pas besoin de faire la guerre : Épopéus mourut aussi lui-même, quelques temps après, des suites de sa blessure qu’il avait négligée dans les premiers moments. Lamédon, fils de Coronus et successeur d’Épopéus, délivre Antiope à Thèbes, où elle fit emprisonnée.

…découverte par un Zeus métamorphosée en satyre

Antiope et Zeus, Titien, peinte entre 1535-1540, retravaillée en 1560

Exposé au Musée du Louvres, et également appelé La Vénus du Pardo, ce tableau est sujet à plusieurs interprétations. Titien offre ici une de ses premières représentations de la mythologie, ici pour le roi d’Espagne Philippe II, et destinée à être exposée au chateau du Pardo, près de Madrid. Ce tableau, tout de long et grandeur nature, offre une vue sur la forêt, des chasseurs, des nymphes et des satyres.

Certains y voient bien plus qu’une représentation d’Antiope et Zeus, ici apparaissant en satyre, et parlent d’une allégorie de l’Homme et la forêt. En premier plan apparaissent à gauche des chasseurs, dont l’un semble pointer du doigt la curée, ou un couple en arrière plan. Avec les chasseurs se trouve une femme, bien vêtue et parée, assise, et semblant écouter attentivement un chasseur devenu satyre. Le cadre de la forêt transforme ainsi ce chasseur de gibier en séducteur. À droite, séparés par un arbre et offrant un cadre d’intimité, l’on retrouve les présumés Antiope et Zeus. La première, les yeux clos se laisse, dans un consentement muet, dévêtir par Zeus alors transformé en satyre par la forêt. Surplombant la scène, un Cupidon pointe sa flèche en direction de ce couple s’apprêtant à passer à l’acte. Aussi la flèche rappelle immanquablement la « chasse », symbolisant la séduction.

D’autres ne manqueront pas de mentionner l’aspect chronologique de ce tableau, représentant trois scènes bien distinctes: à gauche, la séduction; à droite la consommation, et en arrière plan la curée, mettant ainsi en opposition brutale l’avant et l’après.

Zeus et Antiope, par Antoine Watteau, vers 1715

 

Article rédigé par Soraya.

Sources:

Ganymède et Zeus ou la « législation » antique de la pédérastie grecque

Ganymède est le fils du roi Tros (qui donna son nom à la ville de Troie) et de la nymphe Callirhoé (fille du dieu fleuve Scamandre). D’autres auteurs grecs nous disent que son père est Laomédon ou Ilos ou encore Erichthonios. Plus bel homme vivant sur Terre, il devint, grâce à Zeus, l’échanson des Dieux. C’est le seul de la longue liste des amours de Zeus qui eut le privilège de monter vivre, avec lui, sur l’Olympe. Il est parfois désigné comme le dieu de l’amour homosexuel.

Un mythe déchainant les passions et les interprétations

Son histoire nous est parvenue par plusieurs auteurs antiques (Apollodore, Hygin, Ovide, Pausanias etc) mais la plus grande part provient du livre V et XXX de l’Iliade. Homère nous dit que ce jeune prince était connu de par le monde grâce à sa beauté qui égalait le divin. C’est pour cette raison qu’il fut enlevé par Zeus pour devenir l’échanson des dieux. C’est son aigle (ou Zeus en personne transformé en aigle) qui accomplit le rapt alors que Ganymède était tranquillement installé au sommet d’une verte colline. En effet, Ganymède, d’après les textes antiques, était soit un berger, soit un chasseur, ce qui explique le fait qu’il est souvent représenté avec un ou plusieurs chiens. En échange de l’enlèvement, Trop, le père de Ganymède, reçu d’Hermès au nom de Zeus, un cep de vigne ou une coupe en or, réalisée par Héphaïstos, et deux belles juments immortelles (qui avaient, autrefois, été promises à Héraclès pour sauver Hésiode, la fille de Laomédon). De plus, Ganymède atteint l’immortalité, la jeunesse éternelle, et il était désormais à l’abri de tous les malheurs terrestres. Les fonctions de Ganymède sur l’Olympe nous sont données par Homère : il chante des chansons aux dieux et leur sert le rouge nectar.

Pendant l’époque hellénistique, ce mythe attire les poètes, c’est à Rome qu’il occupera une place importante. Virgile parle de Ganymède dans l’Eneide, Horace dans ses Odes ou encore Properce dans ses Elégies mais surtout Ovide dans ses métamorphoses et dans ses fastes.

Une courte vidéo en anglais très intéressante, expliquant le mythe et son impact dans l’imaginaire homosexuel. Pour en savoir plus cliquez ici !

Ganymède et l’astrologie

Ovide dans ses fastes nous dit que Ganymède est la personnification du signe du Verseau. Plus tard il donnera son nom à la constellation du Verseau, placée à côté de celle de l’aigle, désignant Zeus. A la Renaissance, Galilée fut le premier à observer, à l’aide de sa lunette astronomique, les quatre plus gros satellites de Jupiter qu’il nommera les « lunes médicéennes » en honneur à la famille Médicis. Au début du XVIIe siècle, Simon Marius proposa plutôt de donner à chacune d’elles, le nom d’une des conquêtes de Jupiter/ Zeus. C’est cette proposition qui nous resta avec le nom actuel de Jupiter III Ganymède, satellite naturel de Jupiter.

Image illustrative de l'article Ganymède (lune)

Vue du satellite Ganymède prise depuis la sonde Galiléo. (Pour plus d’informations, cliquez sur l’image).

Zoom sur la pédérastie grecque

Le terme de pédérastie se compose du grec ancien pais  signifiant « enfant » et erastes signifiant « amoureux ». Il s’agissait donc dans l’antiquité du désir amoureux d’un homme adulte pour un jeune garçon qui s’accompagner de pratiques sexuelles (à ne pas confondre avec la pédophilie qui a la même racine grecque).

La pédérastie était une sorte d’initiation et de rituel de passage entre l’âge de l’enfance et l’âge adulte. Les plus jeunes étaient choisis (souvent pour leur beauté) par des hommes mûrs, appelés « érastes « , qui leur apprenaient, selon eux, ce que tout bon grec devait connaître. Cette initiation se devait être aussi bien philosophique, poétique, scientifique ou littéraire que sexuelle. Comme l’éphébie grecque préparait l’adolescent à être un bon citoyen, la pédérastie préparait l’éromène (l’adolescent, entre 12 ans et l’apparition de la première barbe) à être un homme bon et virilUne fois son éducation terminée, l’éromène prenait une femme et devenait plus tard éraste à son tour.

Cette pratique trouvait sa légitimité dans les textes mythologiques à l’instar du mythe de Zeus et Ganymède. Les interprétations diffèrent quant aux relations sexuelles possibles entre les deux protagonistes. Très tôt on leur a imaginé un amour passionnel homosexuel, ce qui explique le nom latin de Ganymède, Catamitus qui donnera le mot catamite (jeune libertin).

C’est pour cette raison que Ganymède a souvent été considéré comme le dieu de l’amour homosexuel.

Le mythe dans les arts :

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Arcas le chasseur  

Arcas, fils de Callisto et de Zeus (cf mythe Callisto trompée par Zeus), est considéré comme le héros éponyme de l’Arcadie, ancienne Pélasgie. On lui attribua parfois comme frère le dieu Pan. Son nom pourrait provenir de l’ancien grec, arktos, signifiant « ours ». Nous verrons pourquoi dans la suite de notre article.

La mère d’Arcas ou la chasseresse chassée

A sa naissance, sa mère après avoir été chassée par Artémis, Callisto fut transformée en ours, animal qu’elle chassait jusque-là. Plusieurs variantes existent à propos de cette transformation. Ovide nous dit que c’est la femme jalouse de Zeus, Héra, qui voulut la punir en lui enlevant sa beauté qui lui plaisait tant et qui avait charmé son mari. Selon Hyginus, c’est Artémis elle-même qui la transforma après l’avoir chassée de ses terres sacrées. Selon d’autres auteurs, ce serait Zeus en personne qui l’aurait transformé, la protégeant ainsi de la colère divine de sa femme. Héra fit alors de sorte de pousser Artémis à la chasser voire la tuer comme elle le faisait avec une bête sauvage.

Plusieurs versions pour une fin similaire : à l’origine d’une constellation

Comme nous l’avons vu précédemment, le mythe diverge beaucoup selon les versions. Quoi qu’il en soi, et comme Ovide l’atteste, Arcas ne connaît rien de sa mère. A sa naissance, Hermès vint le chercher et Zeus le confia à Maia pour qu’elle puisse l’éduquer en Arcadie où adulte, il ira se faire reconnaitre de son grand père le roi Lycaon. Lycaon l’associera alors au pouvoir jusqu’à ce que son petit fils prenne sa place lorsqu’il sera disgracié. Une autre version nous dit que son grand père le tua et le servit à manger à Zeus. Ce dernier, pour le punir, foudroya les enfants de Lycaon et le transforma en loup. Il fit alors ressusciter Arcas et le plaça sur le trône. Triptolème se chargea de son éducation et lui enseigna notamment la culture du blé, la fabrication du pain ou encore le filage de la laine. Il transmettra, par la suite, tous ces enseignements aux arcadiens.

Arcas, tout comme sa mère, était passionné de chasse. Peu avant ses 15 ans, lors d’une chasse dans la forêt d’Erymanthe (celle où Hercule avait chassé le sanglier lors de ses 12 travaux) ou dans le temple de Zeus lycien, il tomba nez à nez avec sa mère transformée en ours. N’étant pas au courant du sort qui lui avait été réservé, il s’apprête à lui tirer dessus. Il s’étonne tout d’abord de voir à quel point l’ours qui l’avait reconnu était docile, puis reprenant ses esprits, il décocha une flèche mortelle (ou un javelot) sur sa mère. C’est à ce moment-là que Zeus, voulant éviter un matricide involontaire, intervint. Pour que sa mort soi digne et qu’elle reste dans les mémoires de tous, il la plaça dans le ciel où elle devint la constellation de la Grande Ourse. Son fils Arcas à sa mort ira rejoindre sa mère et deviendra, d’après Ovide, le gardien de l’Ourse. Héra furieuse que la pécheresse connaisse finalement une belle fin, obligea l’océan à ne jamais laisser se reposer sa rivale et sa progéniture. C’est ainsi que, dans l’Antiquité du moins, la Grande Ourse tourne toujours autour de l’étoile polaire sans jamais descendre au-dessous de la ligne d’horizon pour se coucher dans la mer.

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Les constellations de la Grande Ourse et de la petite Ourse trouvent ses origines dans ce mythe.

Article rédigé par Soraya.

Sources et pour en savoir plus :

Petit bilan …

Chers internautes

Ce post constitue un petit bilan de mi-parcours sur notre blog. En effet, comme vous avez pu le constater au cours de la lecture de nos articles, les mythes des amours de Zeus ont fortement inspiré les artistes au cour du temps.

Chacun d’entre eux en a dresser sa propre interprétation. Interprétation pouvant varier :

  • Selon l’époque (le mythe d’Alexandre le grand était un sujet populaire dans la Rome Antique : Alexandre constituait un modèle politique fort et héroïque dont les artistes s’attachaient à représenter l’image et le symbole)
  • Selon le support (qu’il soit pictural ou sculptural, certains sujets se prêtent mieux une peinture et d’autres à une sculpture)
  • Selon les sources : certaines se confirment, d’autres se contredisent et quelque unes restent muettes. La représentation de ces mythes est donc variable selon les lectures des artistes, selon la popularité de l’ouvrage à une époque, et parfois, l’œuvre résulte d’un choix ou d’une interprétation personnelle.

Nous espérons que nos articles ont su soulever et assouvir votre curiosité, enrichir votre culture générale sur la mythologie et vous donner envie de continuer à suivre notre blog. Nous avons le projet de poursuivre ce sujet en rédigeant des articles qui vous guideront dans Paris : ils seront inscrits dans la future catégorie « Les amours mythologiques parisiens » et vous proposeront des itinéraires pour observer ces amours dans les musées ou les façades parisiennes !

N’hésitez pas à nous suggérer des projets, nous tenterons de les satisfaire du mieux possible.

A très bientôt !

Emeline, Soraya et Alexandra.

 

Callisto trompée par Zeus

Callisto, comme son nom grec Kallistê (« la plus Belle ») l’indique, est la plus belle des nymphes (d’après Hésiode). Nous ne sommes pas sûr de sa parenté, on lui attribue comme père Lycaon ou Nyctée ou encore Cétée (d’après le livre III, 8,2 d’Apollodore). Callisto était une chasseresse suivante d’Artémis (déesse de la chasse), qui comme toutes les autres, avait fait vœu de chasteté éternelle. Compagne de chasse et chasseresse préférée de la déesse, elle arborait les mêmes vêtements et avait les mêmes goûts qu’elle.

Les métamorphoses d’Ovide ou la genèse du mythe :

Le mythe trouve ses sources, comme toutes les métamorphoses de Zeus, dans le livre phare d’Ovide au livre II vers 401 à 496. Il nous raconte que Jupiter lors de ses venues sur Terre, et notamment en Arcadie, croisa le regard de la Belle Callisto et en tomba éperdument amoureux. La jeune chasseresse préférait sa déesse au Dieu de dieux, Zeus décida donc de se transformer en Artémis pour la séduire. Il s’approcha alors de Callisto et l’embrassa passionnément, peut-être un peu trop pour la déesse de la chasteté pensa alors Callisto. Zeus métamorphosé en profita alors pour l’éteindre et ainsi trahir sa masculinité. Callisto se débattue de toutes ses forces, mais ne put rien faire contre le Dieu des dieux. Elle se retrouva donc, honteuse et souillée, à porter l’enfant de ce dernier en son sein. Les lunes passèrent et au bout de la neuvième, Artémis demanda à sa suite de prendre un bain nu avec elle. C’est à ce moment-là que la grossesse de la Belle fut dévoilée. La déesse furieuse et se sentant trahie, chassa alors la fautive. Un enfant, du nom d’Arcas, naquit de cet union (il deviendra le héros national des acadiens). C’est alors qu’Hera, la femme jalouse de Zeus, intervint et la punit en la transformant en Ourse. Selon Hyginus, c’est Artémis elle-même qui la transforma pour la punir d’avoir rompu ses vœux de chasteté. (Suite du mythe dans l’histoire de son fils Arcas). Pour plus d’informations sur le mythe, vous pouvez également consulter le site de la Bibliotheca Classica Selecta qui a traduit et commenté le texte complet des métamorphoses d’Ovide.

Focus artistique sur les deux scènes maîtresses du mythe :

Nous allons nous pencher sur deux passages en particulier : celui de l’union doublement défendu entre Callisto et Zeus et celui de la découverte du péché par la déesse de la chasse et de la chasteté. Lire la suite

Epaphos

Selon Apollodore d’Athènes, Epaphos est le fils de Zeus et Io.

Il est l’enfant qui résulte de cet amour. Malheureusement, la jalousie d’Héra la conduit à livrer le fils de son mari adultère aux curètes mais Zeus les froudoya lorsqu’il retrouva son fils.

Epahos est surtout connu avec le mythe de Phaéton : Il déclenchera sa perte en lui disant qu’il n’est pas le fils du soleil : Phaéton – ce dernier se rendit au palais du soleil voir son père et voulait prouver sa paternité en conduisant le char du soleil, mais il en perdit le contrôle, ce qui causa sa mort.

L’histoire veut qu’Epaphos devint roi d’Egypte – en effet on sait que sa mère Io, après avoir repris sa forme humaine, lui donna naissance en Egypte. Il se maria avec Memphis et fonda une ville a son nom : il devint un dieu, puisqu’Epaphos est le nom grec du dieu égyptiens Apis.

Une autre version du mythe indique qu’Héra ait enlevé Epaphos pour l’emmener à Byblos ou sa mère finit par le retrouver.

Ces deux versions du mythe dans deux aires géographiques différentes indiquent probablement des échanges entre les cultures.

Article rédigé par Emeline Bernard

sources :

Alexandre le grand, entre Mythe et Histoire

Une double paternité

Alexandre le Grand est né en Macédoine, à Pella en 356 av. JC. Il est le fils du roi de Macédoine, Philippe II et d’Olympias, son épouse. Comme beaucoup d’enfants issus des amours de Zeus, la paternité fait débat. Si l’histoire admet qu’Alexandre est le fils de Philippe II, la mythologie lui accorde une ascendance divine, celle de Zeus. Olympias affirme que le jeune Alexandre est le fruit de son amour avec Zeus, lors de la nuit où Zeus se transforma en Serpent pour s’unir à elle.

Alexandre profite de cette double paternité : en effet, fils de Philippe II, il apparaît comme l’héritier du trône de Macédoine, fils de Zeus, sa suprématie se justifie par son essence divine, sa légitimité est affirmée. La mythologie n’est pas abstraite pour Alexandre, très jeune, Aristote devient son précepteur, son enfance est bercée par les épopées héroïques de l’Iliade.

Un parcours prestigieux

Carte de la Grèce Antique – Larousse – 1928

En 338 av JC, lors de la guerre contre la cité de Thèbes dite bataille de Chéronée, Alexandre extermine les thébains : cette victoire lui accorde une renommée sans précédant. Toutefois, la mort douteuse de son père (assassiné par un de ses hommes, l’acte est imputé à Olympias ou Alexandre à qui la disparition du roi profitait)

Alexandre devient Roi de Macédoine à 20 ans :

  • conquête de l’Asie Mineure : affrontement contre Darius III
  • occupation des côtes perses pour éviter l’invasion de la Grèce : appropriation de la Lycie, de la Pisidie, de la Pamphilie et de la ville de Gordion où il coupe le noeud.
  • Soumission de Tyr, de Gaza, de l’Egypte : fondation de la colonie d’Alexandrie
  • Départ pour Babylone : Alexandre domine de nouveau l’armée perse : il devient roi d’Asie.
  • Soumission des capitales de l’Empire Achéménide : Suse, Parsargades et Persépolis
  • Assassinat de Darius : légitimation de la royauté d’Alexandre
  • Soumission de la Bactriane
  • Pacification de l’Iran
  • Départ pour la vallée de l’Indus (Inde) : hellénisation de la région
  • A Suse, il unifie son armée et assure sa survie en intégrant des nobles perses à l’armée – les macédoniens se marient avec des femmes perses.
  • Alexandre se rend à Babylone et fait commencer des travaux – alors qu’il se prépare à d’autres conquêtes, il tombe malade et meurt précipitamment à 33 ans en 323 av JC.
  • Partage de l’Empire par les généraux d’Alexandre que l’on appelle les Diadoques.

Alexandre et son image

Alexandre laisse derrière lui l’image d’un conquérant victorieux – sa renommée est importante. Il profite néanmoins de ce succès pour exiger qu’on le considère en tant que Dieu. Une telle revendication de sa part conduit à des oppositions mais il fera exécuter ceux qu’il considère comme étant des obstacles à ses projets. Il s’agit donc d’un Empire mené à bien par la guerre et par la force.

Cette divinisation de sa personnalité n’est pas un échec : en effet, sa réputation de chef militaire conduit ses successeurs à le considérer comme un modèle: un modèle si fort et si idéalisé qu’il sera vu tel un Dieu. Ce regard divin posé sur lui et sa réussite donneront une image d’un souverain fort et mythique.

Relief présentant Alexandre le Grand (droite) priant le dieu Solaire Amon Rê (gauche) – Temple de Louxor, Egypte

Alexandre comme modèle proche du divin

Ce relief égyptien illustre le lien intime unissant le dieu solaire Amon-Rê et le souverain macédonien : Il est ici question d’illustrer la proximité d’Alexandre avec le divin, mais il s’agit d’un dieu égyptien, en dehors du panthéon grec : ainsi, son universalité s’exerce au-delà du monde grec.

Cette représentation pourrait s’inscrire pendant la période ptolémaïque : il s’agit d’un moment de l’histoire égyptienne où la dynastie  des Ptolémée règne sur la province : les Ptolémée sont les successeurs d’Alexandre le Grand : ainsi, en le faisant figurer sur les murs du temple, ils affirme en plus de la proximité de ce dernier avec les dieux, leur légitimité de pouvoir. En affirmant le lien entre Alexandre et Amon-Rê, ils s’érigent comme les successeurs légitimes et officiels de l’Empire Macédonien.

Cela illustre la renommée et l’image que laisse Alexandre derrière lui, celle d’un modèle, d’un dieu.

Entrée d’Alexandre le Grand à Babylone, Charles Le Brun 1665, Musée du Louvre, Paris

Alexandre comme succès 

Dans cette oeuvre, Charles Le Brun choisit de représenter le triomphe d’Alexandre le Grand, son entrée à Babylone. Ce tableau illustre parfaitement l’image que s’est forgée Alexandre : en effet, il est le point lumineux de la composition : il apparaît triomphant sur son char, l’or domine, et il est entouré d’hommes et de richesses opulentes.

C’est l’image d’un homme caractérisé par la puissance et la réussite. Il est ici représenté comme un symbole, par sa posture et ses vêtements. De nombreux éléments rappellent des épisodes de ses conquêtes, tels que l’éléphant, signifiant la conquête de l’Indus, ou encore la statue antique sur la gauche, signe de ses origines.

Mosaïque figurant Alexandre le Grand à la bataille d'Issos, Pompéi - Musée archéologique de Naples

Mosaïque figurant Alexandre le Grand à la bataille d’Issos, Pompéi – Musée archéologique de Naples

Alexandre comme Chef de guerre

Cette mosaïque provenant de Pompéi illustre Alexandre le Grand au combat, pendant la bataille d’Issos (opposant Alexandre et Daris III)

Il est ici question de le montrer comme un chef de guerre, un homme qui va au combat et qui affronte l’ennemi : son courage est mis à l’honneur.

Ainsi, Alexandre  a su exercer le contrôle de son image, une image plurielle : on le voit comme un chef victorieux, un homme proche du divin, mais il reste avant tout un modèle de réussite pour son époque et ses successeurs : les représentations n’ont pas cessée à sa mort : les Diadoques ont utilisé cette image pour légitimer leur pouvoir et s’affirmer dans la lignée directe du chef macédonien. 

Article rédigé par Emeline Bernard

Sources :

Heraclès, l’humain immortel

Héraclès, objet de la vengeance d’Héra

Héraclès est le fils d’Alcmène et de Zeus. Héra, jalouse de cette adultère, décide de se venger sur le fruit de cette union. Elle lui affligea toutes sortes de préjudices dont l’un d’entre eux (la folie) engendra les douze travaux.

Héraclès participe à de nombreux combats, ce qui lui confère une allure de guerrier héroïque.

Il épousa Déjanire, la fille du roi d’Etolie : cet amour tragique marque la vie du Héro : en effet, alors que le couple traversait le fleuve, Le centaure Nessos qui prétendait aider Héraclès tenta de violer Déjanire. Héraclès le tua, mais avant de mourir, Nessos donna un filtre d’amour à Déjanire – cette dernière décide de l’utiliser lorsque son époux tombe amoureux de Iole : elle versa la potion sur une tunique qu’elle donna à Héraclès mais lorsqu’il la porta, son corps fût brûlé : le filtre d’amour était en réalité un poison.

Mourant, Héraclès décide d’aller sur le mont Oeta et demande à l’un de ses compagnons de mettre le feu, mais au moment de l’allumer, un nuage emporta Héraclès au ciel et il entra à l’Olympe où Zeus lui donna l’immortalité.

Les douze travaux d’Héraclès

Ces travaux illustrent les exploits du Héro. La femme de Zeus, Héra, le pousse à la folie avec de graves conséquences : Heraclès tuera sa femme et ses enfants et sera condamné par l’Oracle de Delphes à servir le roi de Tyrinthe Eurysthée pendant douze années, années pendant lesquelles le roi lui demandera de réaliser ces douze travaux.

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Les Dioscures, une paternité ambiguë

Qui sont les Dioscures ?

Une paternité qui fait débat

Sous le nom de « Dioscures » , on pourrait admettre, selon Homère, que se cachent les enfants nés de Léda et de Zeus:

  • Castor
  • Pollux
  • Hélène
  • Clytemnestre

Si tous ont Léda pour mère, l’identité de leur père fait débat : les sources varient et ne donnent pas une version uniforme de cette paternité :

On trouve parfois que seuls Hélène et Castor sont les véritables Dioscures, ayant Zeus pour Père (Pour en savoir plus sur l’union de Zeus et Léda, consulter notre article ici !) ils sont des demi-dieuxx.

Pollux est parfois rattaché à ce premier groupe mais on retrouve généralement Clytemnestre exclue de la paternité divine.

Leda aurait donc accouché de deux oeufs, l’un incarnant le fruit de ses amours avec Zeus, un autre avec Tyndare.

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