Olympias, entre mythe et réalité

Un personnage historique

Olympias est la fille d’un Roi d’Epire et épouse de Philippe II de Macédoine au IVème siècle avant notre ère.  Cette prêtresse de Zeus n’est donc pas un personnage mythologique comme la plupart des autres amours.

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Une filiation ambiguë

De cette union naîtra Alexandre le Grand. Les comptes populaires du IVème siècle de notre ère racontent qu’Alexandre ne serait pas le fruit de l’union de Philippe et Olympias, mais de Zeus et Olympias.

Ces récits qui ont bercé l’enfance d’Alexandre se fondaient eux même sur des rumeurs : Olympias aimait dormir avec les serpents, ce qui entraîna l’idée d’une infidélité avec Zeus métamorphosé en reptile.

Alexandre se trouva donc le fils d’une mortelle, et de deux pères, un souverain terrestre, Philippe II, et un souverain céleste, Zeus. Cette légende sera pour lui un instrument de pouvoir, légitimant sa primauté sur le terrain politique.

Jupiter et Olympias, par Giulio Romano, Fresque du palais du Té, Mantoue, vers 1530

Cette fresque du Palais du Té à Mantoue est l’oeuvre de Giulio Romano, élève de Raphaël : l’oeuvre s’érige comme une fresque monumentale ornant la salle des amours. Le thème pictural correspond donc au thème du lieu.

Giulio Romano choisit donc de représenter Olympias nue et allongée sur un divan tandis que Zeus, métamorphosé en monstre marin, mi-homme, mi-reptile, chevauche la mortelle. L’artiste choisit le moment ultime de l’union, mis en évidence par le sexe apparent du dieu et la jambe d’Olympias calînant son buste. Le couple est prêt à s’unir.

L’aigle, animal attribut du Dieu, est présent, et il semble aveugler le regard de l’homme sur la droite, qui entre curieusement dans la composition : cet homme est le mari d’Olympias, Philippe II.

Derrière cette scène aux allusions explicites se cache beaucoup de tendresse : Olympias regarde admirativement Zeus qui esquisse une caresse sur son visage, ce qui contraste avec sa virilité affirmée.

On note la proximité du couple avec le regardeur : en effet, Giulio Romano fait dépasser la main d’Olympias sur le cadre de l’oeuvre, cadre décoré d’écailles, ce qui n’est pas sans rappeler la transformation de Zeus.

Cette oeuvre de Giulio Romano donne ainsi une dimension visuelle à cette légende hellénistique

Par Emeline BERNARD

sources :

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